Ce pont est situé peu après Allonzier-la-Caille en direction d’Annecy.
L’appellation « La Caille » tire son origine du nom d’une ancienne auberge à l’enseigne de cet oiseau. Le franchissement des gorges profondes des Usses a longtemps posé problème.
L’actuel Pont de la Caille surplombe ces gorges déjà visitées du temps des Romains qui connaissaient les sources sulfureuses qui y coulaient ; les bains en activité à cet endroit connurent un grand succès jusqu’en 1775, année qui marque le début de leur déclin avant d’être réaménagés en 1825.
Jusqu’au XVIIIe siècle, la route Annecy-Genève descend dans la gorge vers le fond du canyon ; le torrent est alors franchi par un pont romain appelé le pont Vieux. En 1780, Amédée VI entreprend d’édifier, en amont du pont existant, un gigantesque ouvrage d’art pour faciliter les communications. Le pont s’écroule en 1813 et on lance une passerelle en amont.
En 1838, sous le règne de Charles-Albert, les ingénieurs français Belin et Lehaître lancèrent sur la gorge des Usses, en 16 mois, un pont suspendu de 194 mètres de longueur, à 150 mètres au-dessus du torrent. Réalisé selon la technique de pointe de l’école des câbles d’acier, il est inauguré par le roi Charles-Albert le 7 octobre 1839, après avoir été officiellement ouvert le 11 juillet précédent devant 10.000 personnes. En 1861, des réparations sont nécessaires à la suite d’un violent orage et huit ans plus tard, on cesse de percevoir un péage pour son utilisation.
Le Pont Charles Albert fut doublé entre 1924 et 1928 d’un pont en béton conçu par l’ingénieur Caquot. Long de 228 mètres, il est assis sur deux piles et une arche dont l’ouverture de 140 mètres constituait alors un record au monde. Il relègue ainsi le pont suspendu au « musée ».
En 1966, il a été classé à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques.